LIBERATION
- FRANCIA — 25 septembre 2017
Comme
aux heures les plus sombres de la dictature en Argentine dans les
années 70, les termes de «disparition forcée» ressurgissent. Un
groupe de personnalités exige auprès du gouvernement argentin la
«réapparition» du jeune activiste solidaire de la cause autochtone
mapuche, Santiago Maldonado.
Santiago
Maldonado, 28 ans, a été vu pour la dernière fois le 1er août
dernier, lorsque la gendarmerie argentine menait une énième
opération de répression contre la communauté autochtone mapuche en
lutte («Lof» en Résistance du Cushamen, «Lof» étant un terme
indien qui désigne une communauté indigène) qui manifestait sur la
route nationale n°40, dans la province du Chubut, dans le Sud du
pays, sur une propriété de la multinationale Benetton, territoire
revendiqué par les Mapuches.
Jeune
activiste solidaire de la cause autochtone, des témoins oculaires
affirment qu’il aurait été capturé, frappé puis chargé à bord
d’une camionnette aux insignes de la gendarmerie argentine. Depuis
cette date, le discours du gouvernement argentin a changé à de
multiples reprises, niant tout d’abord toute responsabilité de la
gendarmerie dans la disparition du jeune activiste solidaire de la
cause mapuche. L’affaire, néanmoins, a été requalifiée par la
justice comme un cas de «disparition forcée», un terme qui, en
Argentine, évoque les heures les plus sombres de l’histoire du
pays.
Il
s’agit donc de la première disparition d’un activiste sous la
présidence Mauricio Macri qui était pourtant récemment félicité
par le vice-président états-unien Mike Pence, lors de sa tournée
latino-américaine, pour sa bonne gestion du pays.
La
méthode de la disparition forcée a été introduite dans les années
1970 par les forces de répression argentines, instruites notamment
par d’anciens officiers français ayant servi en Indochine et en
Algérie. C’est en faisant «disparaître» les militant-e-s,
activistes et opposant-e-s que la dernière dictature argentine a
mené sa sale guerre qui a fait 30 000 victimes entre 1976 et 1983.
TRADUCCIÓN
Como
en las horas más oscuras de la dictadura en Argentina en la década
de 1970, los términos "desaparición forzada" reaparecen.
Un grupo de personalidades exige del gobierno argentino la
"reaparición" de la joven activista solidaria con la causa
indígena Mapuche, Santiago Maldonado.
Santiago
Maldonado, de 28 años, fue visto por última vez el 1 de agosto,
cuando la gendarmería argentina llevó otra represión contra la
comunidad indígena mapuche en la lucha ( "lof" Fuerza de
Cushamen, "lof" es un término una comunidad indígena
indígena) en la Ruta Nacional No. 40 de la provincia de Chubut, en
la parte sur del país, en una propiedad de la multinacional
Benetton, un territorio reclamado por los mapuches.
Como
activista aborigen, los testigos dicen que fue capturado, golpeado
y luego cargado en una furgoneta con la insignia de la gendarmería
argentina. Desde esa fecha, el discurso del gobierno argentino ha
cambiado muchas veces, negando en primer lugar la responsabilidad
de la gendarmería en la desaparición de la joven solidaridad
activista de la causa mapuche. El caso, sin embargo, ha sido
reclasificado por el Poder Judicial como un caso de "desaparición
forzada", término que en Argentina evoca las horas más oscuras
de la historia del país.
Es
la primera desaparición de un activista bajo la presidencia de
Mauricio Macri que recientemente fue felicitado por el vicepresidente
estadounidense Mike Pence, durante su gira por América Latina, por
su buena gestión del país.
El
método de desaparición forzada fue introducido en la década de
1970 por las fuerzas represivas argentinas, educadas especialmente
por ex oficiales franceses que sirvieron en Indochina y Argelia. Es
haciendo "desaparecer" activistas, activistas y opositores
que la última dictadura de la Argentina llevó a cabo su guerra
sucia que causó 30.000 víctimas entre 1976 y 1983.
Continúa
( sin traducción)
L’affaire
Santiago Maldonado, dont personne n’a aujourd’hui de nouvelles,
est en train de générer, en Argentine, une crise politique majeure.
Le 2 septembre, une énorme manifestation, à Buenos Aires, et
d’autres, en province, de même que plusieurs rassemblements
organisés devant les ambassades et consulats d’Argentine dans les
Amériques et en Europe ont réclamé, à nouveau, «l’apparition»
de Santiago Maldonado, sain et sauf. L’avant-veille, des
perquisitions étaient conduites contre des locaux de partis
politiques de gauche à Córdoba, en raison de liens avec la
résistance mapuche, qualifiée de «terroriste» par les autorités,
alors que des membres du gouvernement continuaient à véhiculer
l’idée selon laquelle Maldonado serait «passé à la
clandestinité», voire aurait été assassiné par les Mapuches de
Cushamen. Ce discours et ces pratiques ne sont pas sans rappeler la
façon dont les autorités de la dictature se couvraient pour
occulter les enlèvements de militant-e-s dans les années 1970 et
justifier la répression.
En
ce douzième anniversaire de la disparition de Julio López, ancien
détenu disparu sous la dictature et enlevé à nouveau, le 18
septembre 2006, alors qu’il avait témoigné dans un procès
intenté pour crime contre l’humanité contre des responsables de
la police sous le régime militaire, nous joignons aux voix à celles
de centaines de personnalités du monde de la culture, des idées, de
l’art, de la politique et du mouvement social, comme Miguel Ángel
Estrella, Noam Chomsky, Adolfo Pérez Esquivel ou Piedad Córdoba,
pour demander au gouvernement argentin qu’il fasse toute la lumière
sur cette affaire et pour exiger la réapparition, sain et sauf, de
Santiago Maldonado.
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